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Recherche & Développement

Avec une ingénierie innovante et une gestion de concessions responsable, le groupe EDEIS démontre à travers ses actions sa volonté d’instaurer une politique de développement durable et équilibré.

KARUCORAIL : Projet de recherche scientifique d’EDEIS sur la restauration des récifs coralliens

Une des clefs de réussite en passe par l’engagement du management local qui bénéficie en parfaite synergie de l’expérience de ses homologues plus lointains en matière de développement durable, mais aussi et prioritairement de la politique du Groupe en matière environnementale et plus globalement en matière de Responsabilité Sociétale des Entreprises.

 

L’acceptabilité d’un tel développement nécessite de prendre des mesures ambitieuses et innovantes et de les mettre en place de façon coordonnée avec toutes les parties prenantes à savoir à concilier croissance économique, cohésion sociale et préservation des ressources naturelles ainsi que la biodiversité terrestre et marine.

Les récifs coralliens couvrent moins de 1 % de la surface des océans, mais abritent un tiers des espèces marines connues. La France totalise près de 58 000 km² de récifs et lagons dans les trois océans Atlantique, Indien et Pacifique, soit 10 % de la surface corallienne globale.

Dans un contexte mondial où 20% des récifs coralliens ont été détruits irrémédiablement par l’homme en cinq décennies, le dernier rapport du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) sur les océans qui émet l’hypothèse d’une disparition presque complète de toutes les espèces coralliennes dans les régions tropicales en 2050.

Quelques chiffres :

  • Les récifs coralliens couvrent moins de 1 % de la surface des océans, mais abritent un tiers des espèces marines connues,
  • La France totalise près de 58 000 km² de récifs et lagons dans les trois océans Atlantique, Indien et Pacifique, soit 10 % de la surface corallienne globale,
  • La valeur économique récifs coralliens est estimée à 1,3 milliards d’euros annuels pour les outre-mer français, dont plus de 500 millions d’euros sont directement comptabilisés dans les statistiques économiques,
  • Chaque année, plus d’un million de personnes font directement usage des récifs ultramarins : 12 000 sociétés, 500 000 emplois, et plus de 175 000 ménages dépendent à différents degrés des services écosystémiques des récifs coralliens et écosystèmes associés,
  • La France se classe ainsi au 4e rang mondial après l’Australie, l’Indonésie et les Philippines.
Bassins d’élevage de coraux Edeis

Edeis investi depuis deux années dans la recherche en génie écologique au travers de la thèse de du salarié Mickael UGER (ingénieur en développement durable chez EDEIS) avec l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (EPHE) pour la restauration des récifs coralliens et la préservation de la biodiversité marine sur ses concessions portuaires. En partenariat avec le CRIOBE (Centre de Recherches Insulaires et Observatoire de l’Environnement) et le CSM (Centre Scientifique de Monaco), Le projet de recherche Edeis baptisé KARUCORAIL à l’INPI (Institut National de la Propriété Intellectuelle) consiste à étudier l’influence du processus d’accrétion minérale électrolytique sur la croissance corallienne à l’aquarium du Trocadéro en milieu expérimental, et en milieu naturel aux Antilles dans le parc national de la Guadeloupe en pleins cœur de la « Réserve Cousteau ».

Le projet de recherche KARUCORAIL repose sur le principe de l’accrétion minérale électrolytique consiste à faire circuler un faible courant électrique sur deux électrodes en milieu marin pour réaliser la réaction d’oxydo-réduction de l’eau de mer. Le récif est construit autour de la cathode qui attire vers elle principalement les ions carbonate et les ions calcium. La concentration de ces ions dans le milieu environnant va peu à peu aider la structure (cathode) à se recouvrir d’une croûte minérale appelée BIOROCK et favoriser l’ancrage et au développement des coraux et d’organismes encroûtés ou fixés. Chaque bouture de corail est ensuite pesée pour suivre l’évolution de sa croissance corallienne sous l’influence électrolytique.

A Paris, en milieu expérimental à l’aquarium du Trocadéro, Edeis dispose de plusieurs bassins d’élevage de coraux afin d’étudier plusieurs paramètres (éclairage artificiel, température, acidité de l’eau de mer, …) qui contribue à la croissance corallienne sous l’influence électrolytique. Depuis deux ans, les boutures de coraux sont pesées une fois par semaine et manipulées avec la plus grande attention.

Le projet KARUCORAIL se déroule également en milieu naturel aux Antilles dans le parc national de la Guadeloupe (PNG), sur le site de la réserve Cousteau qui est un espace maritime protégé situé principalement sur la commune de Bouillante sur la côte-sous-le-vent de l’île Basse-Terre.

Depuis un an, l’équipe KARUCORAIL se rend en Guadeloupe une fois par mois pour mesurer la croissance corallienne des boutures de coraux accrochées à une structure immergée et sous influence du processus d’accrétion minérale électrolytique. Le projet dispose sur place d’un appui logistique des clubs de plongée partenaires pour la mise à disposition du matériel de plongée, d’un laboratoire de recherche pour les manipulations des coraux. La police de l’environnement du PNG veille quotidiennement sur le dispositif d’étude pour prévenir non seulement de tout actes de malveillance ou d’accidents, mais également dans un but pédagogique pour informer et sensibiliser le grand publique sur les techniques de génie écologique misent en place dans le parc national pour préserver la biodiversité corallienne.

Site d’expérimentation KARUCORAIL

La Guadeloupe est bordée de colonies coralliennes et comporte même la plus longue barrière de corail des Petites Antilles dans le Grand Cul-de-sac Marin. Elle mesure près de 29 km abritant 57 espèces de coraux, 40 espèces d’éponges et 30 espèces de gorgones. En 2018, seuls 10 % des coraux sont en bonne santé et 80 % des coraux sont dans un état critique. La résilience des récifs coralliens fait référence à la capacité d’un écosystème récifal de se remettre d’une perturbation et de retrouver un état riche en coraux, et / ou de maintenir la diversité morphologique plutôt que de passer à un état dominé par les algues ou à une seule morphologie corallienne.

Avec une croissance très lente de l’ordre du millimètre par mois, les coraux font l’objet de différents types de menaces liées pour la plupart aux conséquences des activités humaines. Outre les pollutions, le réchauffement climatique global provoque régulièrement des températures d’eau supérieure à 29°C, ce qui entraine à court terme le blanchissement et la mort des communautés coralliennes. De plus, chaque année l’archipel de la Guadeloupe est touché par des tempêtes tropicales et des cyclones de plus en plus puissants comme l’exemple du cyclone Irma en 2017. Ces phénomènes météorologiques engendrent des houles dévastatrices qui ont pour conséquence d’accentuer la dégradation des récifs coralliens.

L’intérêt du projet KARUCORAIL est d’optimiser le processus d’accrétion minérale électrolytique afin de permettre aux aquariums et associations qui œuvre pour la conservation et la protection des récifs coralliens et leurs écosystèmes, d’utiliser cette technique de génie écologique afin d’optimiser la croissance de fragments de coraux ou des colonies entières à un rythme plus élevé pour les transférer vers d’autres sites appropriés, et ainsi, optimiser la résilience d’un récif corallien. Au travers de ce projet KARUCORAIL, EDEIS souhaite préserver davantage la biodiversité terrestre et marine sur ses concessions, mais également redonner une fonction écologique aux infrastructures portuaires au travers d’éco-services pour la biodiversité marine et rétablir ainsi des écosystèmes.

UGER Mickael, ingénieur en développement durable et en charge de projets en ingénierie écologique qui consiste à la mise en œuvre et du suivi de concepts et des pratiques fondés sur les mécanismes écologiques, et favorise la résilience des écosystèmes au travers d’aménagements ou d’équipements sur les concessions d’EDEIS.